Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/306

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— Pauvres gens ! — dit madame Georges en suivant le docteur, après avoir jeté un dernier regard dans la cour des idiots — qu’il est triste de songer qu’il n’y a aucun remède à leurs maux !

— Hélas ! aucun, madame — répondit le docteur — surtout arrivés à cet âge ; car maintenant, grâce aux progrès de la science, les enfants idiots reçoivent une sorte d’éducation qui développe au moins l’atome d’intelligence incomplète dont ils sont quelquefois doués. Nous avons ici une école[1] dirigée avec autant de persévérance que de patience éclairée qui offre déjà des résultats on ne peut plus satisfaisants ; par des moyens très-ingénieux et exclusivement appropriés à leur état, on exerce à la fois le physique et le moral de ces pauvres enfants, et beaucoup parviennent à connaître les lettres, les chiffres, à se rendre compte des couleurs ; on est même arrivé à leur apprendre à chanter en chœur, et je vous assure, madame, qu’il y a une sorte

  1. Cette école est encore une des institutions les plus curieuses et les plus intéressantes.