Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/339

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de la veuve ; un instant ses yeux secs et ardents devinrent humides. À ce moment, elle rencontra le regard de son fils…

Après un moment d’hésitation, et comme si elle eût cédé à l’effort d’une lutte intérieure, elle lui dit :

— Et toi ?…

Martial se précipita en sanglotant dans les bras de sa mère.

— Assez !… — dit la veuve en surmontant son émotion et en se dégageant des étreintes de son fils — Monsieur attend… — ajouta-t-elle en montrant le bourreau.

Puis elle marcha rapidement vers la chaise, où elle s’assit résolument.

La lueur de sensibilité maternelle qui avait un moment éclairé les noires profondeurs de cette âme abominable s’éteignit tout à coup.

— Monsieur — dit le vétéran à Martial en s’approchant de lui avec intérêt — ne restez pas ici… Venez… venez…

Martial, égaré par l’horreur et par l’épouvante, suivit machinalement le soldat.

Deux aides avaient apporté sur la chaise Calebasse agonisante ; l’un maintenait ce corps