Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/352

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Nous croyons, nous, que la peine est trop barbare, et qu’elle n’épouvante pas assez…

Nous croyons, nous, que dans quelques crimes tels que le parricide, ou autres forfaits qualifiés, l’aveuglement et un isolement perpétuel mettraient un condamné dans l’impossibilité de nuire, et le puniraient d’une manière mille fois plus redoutable, tout en lui laissant le temps du repentir et de la rédemption…

Si l’on doutait de cette assertion, nous rappellerions beaucoup de faits constatant l’horreur invincible des criminels endurcis pour l’isolement… Ne sait-on pas que quelques-uns ont commis des meurtres pour être condamnés à mort, préférant ce supplice à une cellule ?… Quelle serait donc leur terreur, lorsque l’aveuglement joint à l’isolement ôterait au condamné l’espoir de s’évader, espoir qu’il conserve et qu’il réalise quelquefois même en cellule et chargé de fers ?…

Et à ce propos nous pensons aussi que l’abolition des condamnations capitales sera peut-être une des conséquences forcées de l’isolement pénitentiaire ; l’effroi que cet iso-