Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/354

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Nous l’avons dit, le Chourineur éprouvait pour Rodolphe l’attachement aveugle, obstiné du chien pour son maître. Demeurer sous le même toit que le prince, le voir quelquefois, attendre avec impatience une nouvelle occasion de se sacrifier à lui ou aux siens, là se bornait l’ambition et le bonheur du Chourineur, qui préférait mille fois cette condition à l’argent et à la ferme en Algérie que Rodolphe avait mis à sa disposition.

Mais lorsque le prince eut retrouvé sa fille, tout changea ; malgré sa vive reconnaissance pour l’homme qui lui avait sauvé la vie, il ne put se résoudre à emmener avec lui en Allemagne ce témoin de la première honte de Fleur-de-Marie… Bien décidé d’ailleurs à combler tous les désirs du Chourineur, il le fit venir une dernière fois, et lui dit qu’il attendait de son attachement un nouveau service. À ces mots, la physionomie du Chourineur rayonna ; mais elle devint bientôt consternée lorsqu’il apprit que non-seulement il ne pourrait suivre le prince en Allemagne, mais qu’il faudrait quitter l’hôtel le jour même.