Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/374

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vrait son œil gauche, et le blanc mat du globe de l’œil droit, se détachant sur cette face noirâtre, la rendait plus hideuse encore. Le bas du visage du Squelette (on l’a déjà reconnu sans doute) disparaissait entièrement dans une haute cravate faite d’un vieux châle rouge. Coiffé, selon la tradition, d’un chapeau gris, râpé, aplati, sordide et sans fond ; vêtu d’un habit vert en lambeaux et d’un pantalon garance rapiécé en mille endroits et attaché aux chevilles avec des ficelles, cet assassin, outrant les poses les plus grotesques et les plus cyniques de la chahut, lançant de droite, de gauche, en avant, en arrière, ses longs membres durs comme du fer, les dépliait et les repliait avec tant de vigueur et d’élasticité qu’on les eût dits mis en mouvement par des ressorts d’acier…

Digne coryphée de cette immonde saturnale, sa danseuse, grande et leste créature au visage impudent et aviné, costumée en débardeur, coiffée d’un bonnet de police incliné sur une perruque poudrée, à grosse queue, portait une veste et un pantalon de velours vert éraillé, assujetti à la taille par une écharpe