Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/383

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descendu, se tenant à une des portières, la voiture étant très-basse. Les postillons criaient gare ! et avançaient avec précaution.

Rodolphe, vêtu du grand deuil comme sa fille, dont il tenait une des mains dans les siennes, la regardait avec bonheur et attendrissement. La douce et charmante figure de Fleur-de-Marie s’encadrait dans une petite capote de crêpe noir qui faisait ressortir encore la blancheur éblouissante de son teint et les reflets brillants de ses jolis cheveux blonds ; on eût dit que l’azur de ce beau jour se reflétait dans ses grands yeux, qui n’avaient jamais été d’un bleu plus limpide et plus doux… Quoique sa figure, doucement souriante, exprimât le calme, le bonheur, lorsqu’elle regardait son père, une teinte de mélancolie, quelquefois même de tristesse indéfinissable, jetait souvent son ombre sur les traits de Fleur-de-Marie quand les yeux de son père n’étaient plus attachés sur elle.

— Tu ne m’en veux pas de t’avoir fait lever de si bonne heure… et d’avoir ainsi avancé le moment de notre départ ? — lui dit Rodolphe en souriant.