Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/54

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avec un fracas étourdissant et des élancements atroces.

Polidori resta de nouveau pensif devant le lit de Jacques Ferrand, dont il s’était rapproché…

La tempête grondait au-dehors ; elle éclata bientôt en longs sifflements, en violentes rafales de vent et de pluie qui ébranlèrent toutes les fenêtres de cette maison délabrée…

Malgré son audacieuse scélératesse Polidori était superstitieux ; de noirs pressentiments l’agitaient ; il éprouvait un malaise indéfinissable ; les mugissements de l’ouragan qui troublaient seuls le morne silence de la nuit lui inspiraient une vague frayeur contre laquelle il voulait en vain se raidir.

Pour se distraire de ses sombres pensées, il se remit à examiner les traits de son complice.

— Maintenant — dit-il en se penchant vers lui — ses paupières s’injectent… On dirait que son sang calciné y afflue et s’y concentre. L’organe de la vue va, comme tout à l’heure celui de l’ouïe, offrir sans doute quelque phénomène extraordinaire… Quelles souffrances !… Comme elles durent !… Comme elles sont va-