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CHAPITRE XIII.


chansons joyeuses.


Jamais je n’ai vu plus belle journée d’automne que celle qui devait éclairer notre grande représentation à Senlis.

Le soleil s’était levé radieux ; vers les quatre heures du soir l’entrée de notre théâtre en plein vent s’encombrait de spectateurs, riant aux éclats des lazzis de notre paillasse et de son maître la Levrasse, qui faisaient la parade pour attirer et ameuter la foule ; ces lazzis furent, comme d’habitude, accompagnés de prodigieux soufflets et de fabuleux coups de pieds : le tout prodigué par la Levrasse avec une gravité grotesque, et accepté par le paillasse avec les récriminations, contorsions et exclamations d’usage.

Après la parade vint la scène joyeuse, chantée par le paillasse et par Basquine.

Lorsque celle-ci parut sur les tréteaux, sa renommée l’ayant déjà devancée, il se fit un grand silence, puis un sourd murmure d’admiration circula dans la foule.

— Qu’elle est gentille !…