pied, tu verras comme ils pousseront verdoyants et touffus, car cette vase, si mauvaise dans le lavoir… devient un excellent engrais pour ces beaux arbres, dont elle nourrit les racines… Eh bien ! dis, cher enfant, te sentiras-tu humilié d’avoir contribué à rendre ces grands arbres plus beaux, plus vigoureux que jamais, en jetant quelques seaux de vase à leur pied ?
— Oh ! non. Monsieur,… je viendrai, au contraire, les voir avec plaisir, — m’écriai-je, de plus en plus enchanté des réflexions de Claude Gérard.
Et tel est le caractère des enfants que ce n’est pas sans une certaine satisfaction d’amour-propre que je terminai une tâche commencée d’abord avec dégoût.
Si j’insiste ainsi sur quelques-uns des enseignements pratiques de Claude Gérard, c’est qu’ils eurent une action décisive, presque incessante sur ma vie ; je dois dire aussi à ma louange peut-être, ou plutôt à celle de Claude Gérard, que ses enseignements simples, clairs, logiques, pénétrèrent presque immédiatement et très-avant dans mon esprit et dans mon cœur, tandis que c’est avec un certain malaise moral, avec une répugnance instinctive, que j’avais accepté les exécrables maximes du cul-de-jatte que Bamboche me prêchait naguère.
Après avoir ainsi commencé le curage du lavoir, nous revînmes en hâte au logis ; un morceau de pain noir et quelques noix composèrent notre déjeûner, puis j’aidai Claude Gérard à faire dans l’écurie les préparatifs de sa classe, préliminaires singuliers, qui ajoutèrent un nouvel étonnement à mes étonnements de ce jour.
Les vaches ne sortant que rarement par le mauvais temps de l’hiver, leur présence presque habituelle durant