— Oui, — me dit Claude Gérard, — cet aveu me sera pénible, parce qu’il te prouvera que j’ai douté de toi… et de moi.
— Et pourquoi ?
— Tu te rappelles cette absence de quinze jours que tu as faite, il y a à-peu-près un an, après ta maladie ?
— Oui, mon ami, vous avez voulu que j’allasse passer ma convalescence à quelques lieues d’ici… espérant que le changement d’air la hâterait.
— Eh bien !… pendant ton absence, — me dit Claude Gérard avec un embarras involontaire, — quelqu’un est venu ici… te demander.
— Moi ?… et qui cela ?
— Un de tes compagnons d’enfance…
— Bamboche, — m’écriai-je, avec une émotion de joie impossible à rendre. — Ainsi mes craintes n’étaient pas fondées,… il vit,… il ne m’a pas oublié…
Puis, sentant les larmes me venir aux yeux, j’ajoutai : — pardon,… mon ami,… mais si vous saviez ce que j’éprouve…