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CHAPITRE I.


du travail et du pain.


La mort subite de M. de Saint-Étienne avait ruiné toutes mes espérances, la disparition de Bamboche m’avait privé de l’appui que je pouvais attendre de lui ; je me trouvais jeté dans cet immense Paris, inconnu pour moi, ayant pour toutes ressources les misérables vêtements dont j’étais couvert, et seize sous, heureusement sauvés par moi, ainsi que le portefeuille soustrait à la tombe de la mère de Régina.

Selon le maître du garni où j’avais été dépouillé, il me restait deux partis à prendre pour ne pas mourir de faim :

Me faire arrêter pour un délit quelconque.

Aller sur les ports ou à la sortie des spectacles, dans le douteux espoir de gagner quelques sous, soit en aidant à transporter des fardeaux, soit en ouvrant la portière des fiacres.

Si vraisemblable, si vraie même que fût l’assertion du maître du garni, à propos de l’impossibilité de trouver du