en disant au domestique que tu reviendras demain matin vers les neuf heures.
— Oui, Monsieur…
— Et par la même occasion, — reprit Robert après un moment de silence, — tu remarqueras si, parmi les domestiques qui le recevront, il en est un qui soit mulâtre.
— Mulâtre, Monsieur ? qu’est-ce que c’est ?
— Un homme couleur de pain d’épice, ou environ, — dit Balthazar.
— Ah ! bien, Monsieur… je comprends.
— Et si, par hasard, — poursuivit le comte Robert avec un certain embarras, — on t’introduisait auprès du baron… et que tu visses auprès de lui une jeune personne… grande… très-jolie… et qui a trois petits signes noirs sur le visage… Tu vois qu’elle sera bien facile à reconnaître ?
— Oui, Monsieur.
— Eh bien ! — reprit le comte, — tu remarqueras si cette jeune fille est bien pâle… si elle a l’air bien triste.
— Ça n’est pas malin, — ajouta le poète.
— Bien sûr. Monsieur… quelqu’un qui est pâle et qui a l’air triste… ça se voit tout de suite…
— Alors, mon brave Martin, — dit Balthazar, — ouvre tes ailes… et file le long des escaliers.
Je me dirigeai vers la porte, mais, au moment de