Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 5-6.djvu/337

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quelques amis, fut publiquement révélé par cette épître ; son nom retentit dans toutes les bouches, et ses œuvres jusqu’alors dédaignées, ou plutôt ignorées, commencèrent d’être recherchées, appréciées, ainsi qu’elles devaient l’être.

Peu de jours après l’apparition de cette épître, je reçus de Balthazar un joyeux billet ainsi conçu :


« Gloire à toi ! mon digne Martin, ton amie d’enfance est lancée, mon nom fait un train d’enfer, et les libraires se battent à ma porte, mais je ne les admets en ma présence que, marchant à quatre pattes… tenant entre leurs dents une bourse de sequins d’or (je veux des sequins, c’est vénitien en diable).

» Voilà ma vengeance… elle est simple et digne… Sérieusement, mon brave Martin, tout ceci ne serait peut-être pas arrivé, si tu ne m’avais pas supplié de faire rendre justice à l’incomparable Basquine… et de lui rendre moi-même hommage ; encore une fois, gloire et merci à toi, mon digne Martin, tu as fini ce qu’avait commencé mon protecteur inconnu Just, le bien nommé, à qui je puis maintenant remettre la pension qu’il me faisait si généreusement ; un autre aussi malheureux que je l’étais, en profitera à ma place.

» Je termine par ce rébus à la hauteur de ta naïve et respectable intelligence.

» Une bonne action a toujours sa récompense.
» Ton ex-maître et toujours affectionné,
» Balthazar. »


L’éclatant triomphe de Basquine fut un nouvel aliment pour la folle passion de Robert de Mareuil ; cette