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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 5-6.djvu/448

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— Mais, c’est que le capitaine, pour n’être pas de la même élégance que vos élégants, n’en est pas moins charmant, au contraire… — dit le prince en riant, — et s’il est aussi spirituel que savant, aussi aimable que distingué, aussi beau que brave, ce n’est pas une raison pour qu’il ne soit pas très-dangereux.

— Quelle folie !.. — dit la princesse.

— Vous ne savez pas ce que c’est que le capitaine Just… au point de vue de la séduction, — dit le prince en continuant de rire d’un air un peu contraint. — Il a eu des aventures fort bizarres, il a entre autres causé une passion folle… C’est un vrai roman, la pauvre femme a tout quitté pour suivre le capitaine en Algérie malgré lui, et elle a été tuée dans une rencontre avec les Arabes.

— Vous avez raison, — dit la princesse en souriant, — c’est invraisemblable et impossible comme un roman.

— Mais je vous parle très-sérieusement, — dit le prince, — et je puis vous citer le nom… de l’héroïne…

— Je préfère l’ignorer… afin de croire à l’aventure — répondit la princesse en souriant.

Puis, se levant de table, elle ajouta :

— Je vous demande pardon de vous quitter si tôt, mais je ne suis pas encore habillée, Mme Wilson doit venir me chercher, et je ne voudrais pas la faire attendre.

Le prince quitta la table à son tour, et dit à la princesse :

— Adieu… car je ne vous verrai pas avant mon départ pour Fontainebleau.