montai, j’entrai dans une antichambre où se tenaient deux garçons de recette.
— M. du Tertre, — dis-je à l’un d’eux.
— Si Monsieur veut parler au caissier… je vais le conduire.
Je fus introduit dans le cabinet du caissier ; au fond de cette pièce, une grande armoire de fer, où j’aperçus… des trésors, était entr’ouverte ; la vue de ces richesses ne me fit pas envie… elle me fit mal.
— Je désirerais. Monsieur, — dis-je au caissier, — parler à M. du Tertre.
— Pour affaires, Monsieur ?
— Non, Monsieur, — dis-je en hésitant et en rougissant jusqu’au front, — ce n’est pas… pour affaires…
— Vous êtes connu de M. du Tertre ? — me demanda le caissier commençant à m’examiner avec une sorte de défiance qui redoubla mon embarras.
— Non… Monsieur, — répondis-je, — mais je désirerais le voir… lui parler.
— Il est absent, — Monsieur, — me répondit le caissier d’un air de plus en plus soupçonneux ; sa longue expérience pressentait, sans doute, ma demande ; — veuillez écrire à M. du Tertre ou me dire ce qui vous amène auprès de lui ?
— Ce qui m’amène auprès de lui, Monsieur, — répondis-je en surmontant ma crainte et ma honte, — c’est sa réputation de bonté charitable et… je viens…
Le caissier ne me laissa pas achever : habitué sans doute à de telles demandes, il me répondit avec une froideur polie :
— Certes, Monsieur, on vante à juste titre la charité