les événements de cette journée si décisive dans la vie de Régina.
Il est minuit… me voici seul… cette journée est achevée.
Rassemblons bien mes souvenirs.
Je suis descendu à huit heures pour faire l’appartement de ma maîtresse ; vers les neuf heures, Mlle Juliette est venue me trouver dans le parloir et m’a dit :
— Bonjour, Monsieur Martin, vous prendrez garde de faire du bruit dans la galerie de tableaux.
— Est-ce que Mme la princesse est indisposée ?
— Un peu… elle a été toute la nuit d’une agitation extraordinaire… elle avait les nerfs si agacés… qu’elle m’a sonnée deux fois pour lui préparer de l’eau de fleur d’oranger…
— Hier, pourtant, Madame ne paraissait pas souffrante.
— Elle n’était pas très-bien… elle a passé une partie de la soirée à écrire… et quand elle s’est couchée, elle avait l’air bien abattue. Tenez, Martin, — ajouta tout bas Juliette d’un air mystérieux, — voulez-vous que je vous dise ?…
— Eh bien ?
— Il se passe dans la maison quelque chose…
— Quoi donc ?
— Je n’en sais rien… mais je suis sûre que je ne me trompe pas, et qu’il y a quelque anguille sous roche.