Régina était restée quelques moments silencieuse ; lorsque je rentrai dans le premier salon, j’entendis Just dire à la princesse avec anxiété :
— Régina, mon Dieu, qu’avez-vous donc ? Après votre billet… si laconique… cette pâleur… ce silence…
— Just… écoutez-moi… Ce matin… on m’a remis entre les mains la preuve de l’innocence de ma mère…
— Vrai ?… — s’écria Just dans une sorte de transport.
Puis il ajouta, d’une voix émue :
— Tenez, je crois que je ressens cela… aussi profondément que vous… Vous devez être si heureuse… Mais ce bonheur a quelque chose de si saint, de si austère… que maintenant je comprends votre émotion…
— Les preuves de l’innocence de ma mère étaient si évidentes, — reprit Régina d’une voix de plus en plus altérée, — qu’il y a quelques instants encore mon père