seul est à prendre, celui du devoir… Faisons ce que devons… le bien adviendra. Vous devez à votre mari une reconnaissance éternelle ; il vous a persuadée de son amour… il souffre, il se résigne, il se repent, il vous demande comme grâce suprême de permettre qu’à force de dévoûment il tente de regagner votre cœur… Régina… vous n’hésiterez pas…
— Just… oh ! mon Dieu !… — dit la princesse d’une voix tremblante, — je ne sais… mais maintenant… j’ai peur… cette épreuve m’épouvante…
— Elle doit vous effrayer, Régina, car elle m’effraie aussi pour mon amour… sans cela… cette épreuve, je ne vous la conseillerais pas.
— Que dites-vous ?
— Si cette épreuve était par vous résolue d’avance, je vous l’ai dit, Régina, souffrir qu’elle fût tentée, serait une indigne hypocrisie.
— Mon Dieu… mais vous croyez donc que je puis l’aimer encore d’amour, lui ?
— En disant oui… je me tromperais peut-être, Régina… en disant non, je pourrais me tromper encore… Qu’adviendra-t-il de cette épreuve, de ce devoir accompli ?…
— Hélas… vous l’ignorez comme moi… et, je vous le dis… à cette heure ce doute m’épouvante.
— Quoi qu’il arrive de cette épreuve… il en adviendra le bien, comme disait mon père.
— Le bien ?
— Ou vous m’aimerez toujours, Régina, et cette épreuve aura, par sa générosité même, affermi, consacré notre amour, ou… votre mari aura regagné votre