Ouvrant donc aussi bruyamment que possible la porte du premier salon, afin d’éveiller l’attention de Régina, j’ai précédé le baron, et avant d’arriver au parloir, j’ai toussé plusieurs fois.
Grâce à ces précautions, lorsque j’ai soulevé les portières, j’ai trouvé Régina et Just en apparence calmes, contenus.
La princesse m’a dit vivement, d’une voix sévère :
— Je vous avais défendu de…
— M. le baron de Noirlieu… — me suis-je hâté de répondre en interrompant Régina.
— Mon père !… — s’est-elle écrié.
Puis elle a dit tout bas à Just :
— Nous l’avions oublié… Ah ! c’est notre punition…
Au moment où la princesse disait ces derniers mots, M. de Noirlieu entra.
Il s’avança d’abord vers sa fille, l’embrassa tendrement à plusieurs reprises, et lui dit :
— Mon enfant… c’est encore moi. Que veux-tu ! je ne t’ai vue que deux heures ce matin.
M. de Noirlieu s’interrompit, et remarquant seulement alors la présence de Just, il fit un mouvement de surprise :
Régina lui dit d’une voix assez tranquille :
— Mon père… M. Just Clément…
Just s’inclina devant M. de Noirlieu.
Celui-ci reprit avec beaucoup d’affabilité :
— Je suis doublement heureux, Monsieur, d’avoir l’honneur de vous rencontrer chez ma fille, car j’ai bien