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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/331

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farouche expliquaient et de reste l’hésitation que le portier avait eue à introduire sans observations un pareil personnage chez sa maîtresse.

— Voulez-vous, Monsieur, vous donner la peine de venir par ici ? — dit Astarté à Bamboche en le regardant en dessous avec un mélange de curiosité, de crainte et de surprise, ne concevant pas l’empressement de sa maîtresse à recevoir un pareil visiteur.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Une heure après l’entrée de Bamboche chez Basquine, Astarté venait trouver Leporello, et lui disait avec stupeur :

— Ah mon Dieu !… en voilà bien d’une autre.

— Quoi donc, ma chère ?

— Cet homme, à bandeau noir, déjeûnera ici.

— Ah bah !

— Dînera ici.

— Ah bah !

— Couchera ici.

— Diable !…

— Logera ici…

— C’est donc un frère… au moins ?

— Chut !… fit Astarté d’un air mystérieux et en parlant à vois basse.

— Quoi donc ?

— C’est un condamné politique… qui s’est échappé de prison où il avait été mis lors des émeutes.

— Ah ! alors, je comprends… pauvre garçon… Condamné politique… ça me rappelle M. Lebouffi… le majestueux député de l’opposition dont nous avons tant ri… celui qui se savonnait le crâne à fond quand il de-