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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/333

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monter que lui, tu pourras donc ouvrir au vicomte en toute confiance.

— C’est égal, pour plus de sûreté, avant de l’introduire, je lui demanderai son nom.

— Du reste, — dit Astarté, — voilà son signalement : la plus jolie figure qu’on puisse voir, cheveux châtains, petites moustaches blondes frisées, yeux bruns, grands comme ça, et des dents de perles.

— Diable, Mademoiselle, il me paraît que vous l’avez joliment dévisagé, ce joli vicomte.

— Et pour achever. — dit Astarté en haussant les épaules à l’observation de Leporello — ni trop grand ni trop petit, une taille charmante et une tournure aussi élégante que celle de ton ancien maître, don Juan.

— Avec tant de perfections, — dit Leporello, — je comprends que Madame le soigne, comme tu dis ; aussi, à la place de notre maîtresse, j’aimerais mieux un joli garçon comme ça pour m’endormir, que… sa pipe de porcelaine.

— Veux-tu te taire, homme peu vertueux. Allons, va vite… chez le portier, moi je cours m’occuper de la cachette de l’homme à bandeau noir.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vers les trois heures, Leporello introduisit le vicomte Scipion Duriveau dans le salon de Basquine.

— Si Monsieur le vicomte veut se donner la peine d’attendre un instant, — lui dit Leporello, — Madame va venir.

Scipion fit un signe de tête, Leporello sortit.

Pendant que le vicomte attendait Basquine, celle-ci terminait sa toilette avec l’aide d’Astarté. Quelques