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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/53

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CHAPITRE IV.


la rue du marché-vieux.


Lorsque la voiture qui emmenait le capitaine, eut dépassé la porte où je me tenais, je m’élançai afin de rejoindre le fiacre et de monter derrière… Alors, il m’arriva une chose à la fois cruelle et ridicule… la palette où je comptais me tenir debout, était défendue, ainsi que cela se voit souvent, par un demi-cercle de fer hérissé de pointes aiguës… Le fiacre, lancé sur une descente, marchait si rapidement que je ne pouvais espérer de le suivre long-temps en courant, ainsi que je faisais en m’attachant des deux mains aux ressorts de derrière… Je pris une résolution désespérée, appelant à mon aide mon ancienne agilité de saltimbanque et à mon souvenir le saut des baïonnettes, souvent exécuté dans mon enfance, au risque de retomber sur les pointes aiguës du demi-cercle de fer… Je tentai de le franchir… Par un bonheur inespéré, je réussis… à-peu-près, car un cahot de la voiture, me faisant trébucher au moment où je retombais sur la palette, après avoir sauté par-dessus les pointes de fer, une d’elles me laboura