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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/71

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fermé dans une maison de force, et employé à des travaux dont le produit pourra être en partie employé à son profit.

Puis regardant d’un air sardonique le comte qui pâlit, l’avocat ajouta :

— Vous me paraissez réunir toutes les vertus requises pour vous livrer à la confection des chaussons de lisière, Monsieur le comte, et à augmenter ainsi vos 3 ou 400,000 livres de rentes de 3 ou 4 sous que vous gagnerez par jour en charmant ainsi vos loisirs, soit à Melun, Poissy ou autres lieux de force.

Le comte Duriveau, stupéfait, abasourdi, ne trouvait pas une parole.

L’avocat continua avec un sang-froid imperturbable :

— Vous avez tendu un horrible guet-apens à la plus honorable des femmes, vous avez voulu vous porter sur elle à d’infâmes violences…

— Monsieur ! — s’écria le comte blême de fureur, — prenez garde…

— Chut… pas si haut… du calme… ou c’est moi qui vais élever la voix, — dit l’avocat toujours de sang-froid, — et dire à vos témoins… ce que vous leur avez prudemment caché… à savoir : l’infamie de votre conduite qui seule a motivé les voies de faits du capitaine Just.

À cette menace que fit l’avocat, M. Duriveau resta de nouveau muet, interdit.

L’avocat continua.

— Le crime dont vous vous êtes rendu coupable vous rend passible des peines ci-dessus ;… dès tout-à-l’heure je vais m’occuper de rassembler tout ce qui sera