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— Oui.

— Soit, — dit l’avocat en se levant, — je vais de ce pas déclarer à vos témoins la vraie cause du duel… et ce soir même une plainte au criminel est déposée entre les mains du procureur du roi…

— Va donc pour l’épée ! — s’écria M. Duriveau, exaspéré, en se levant.

— Un instant, ce n’est pas tout.

— Comment ?… encore ?

— Je crois bien, — dit l’avocat, — vous êtes prévenu que si vous avez l’audace de prononcer un mot, un seul mot, qui puisse porter la moindre atteinte à la considération d’une femme dont il vous est défendu de prononcer désormais le nom,… la plainte au criminel sera déposée à l’instant au parquet…

— Monsieur…

— On prend cette précaution pour vous empêcher de reprendre les calomnies dont vous avez menacé ; ainsi, songez-y bien, cette horrible affaire sera ensevelie dans le plus profond secret… ou elle aura le plus immense retentissement… Le capitaine n’agit pas ainsi par ménagement pour vous, bien entendu, mais pour épargner à la plus noble femme du monde un éclat toujours pénible… qu’elle bravera d’ailleurs, d’autant plus fièrement, si vous l’y forcez par vos calomnies, que la conséquence de cet éclat serait pour vous la prison, l’infamie… pour elle… un redoublement d’intérêt et d’estime.

— C’est tout… je suppose, — dit le comte Duri-