Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/76

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quelque insinuation calomnieuse contre la personne que vous savez.

— Jamais… je ne me rétracterai.

— Alors, Monsieur, — dit l’avocat en se levant, — vos témoins vont tout savoir…

— Eh qu’est-ce que ça me fait ! j’en trouverai d’autres… — s’écria le comte Duriveau dans un paroxysme de fureur, — je vais souffleter le capitaine Just, il faudra bien alors qu’il m’aide à en trouver… des témoins…

— Ne jouez pas ce jeu-là, — dit l’avocat en ricanant, — vous avez pu vous apercevoir ce matin que le capitaine Just a la poigne solide… Or, si vous aviez le malheur de lever la main sur lui, il aurait l’honneur de vous rouer de coups une seconde fois, et en avant le procès criminel.

— Je consens à tout… — s’écria le comte poussé à bout. — Mais que je me batte au moins.

— Vous allez être immédiatement satisfait ; M. le capitaine Just a pensé que, vu la difficulté de trouver un coin convenable pour se couper tranquillement la gorge, le jardin de sa maison… vous pouvez l’apercevoir d’ici… serait heureusement choisi… Tenez… voyez… par cette fenêtre. Quant aux armes, nos témoins ont apporté deux paires d’épées de combat…

— Il suffit. Monsieur, — dit le comte Duriveau, reprenant son sang-froid, — j’accepte tout, je consens à tout, pourvu que j’aie enfin une épée à la main… et cet homme devant moi…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le comte Duriveau fit la rétractation convenue, jura sur l’honneur que toute rivalité jalouse était étrangère à