Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Voici ces fragments de journal :

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

7 février 18…

Il y a aujourd’hui un mois que le capitaine Just a été gravement blessé, il n’a pas encore pu sortir. Je suis allé, comme toujours, m’informer de ses nouvelles.

Quel regard de reconnaissance involontaire Régina m’a jeté, lorsque, le lendemain du duel, je lui ai dit :

— Madame veut-elle me permettre de lui demander une grâce ?

— Parlez… Martin.

— Madame sait tout ce que je dois à M. le docteur Clément ; j’ai pour M. le capitaine Just un respectueux attachement, et quoique sa blessure soit loin, dit-on, de mettre sa vie en danger, je serais toujours bien inquiet… si je n’avais presque chaque jour de ses nouvelles. Je voudrais donc demander à Madame la permission d’aller tous les matins m’en informer. Cela ne nuira en rien à mon service… je partirai avant le jour…

— Ce sentiment de reconnaissance est trop louable pour que je ne l’encourage pas, — m’a répondu la princesse en me cachant sa joie. — Je trouve très-bien que vous alliez savoir chaque jour des nouvelles du fils de votre protecteur…

Pauvre femme !… Combien ma prière a dû la rendre heureuse… si elle l’aime déjà !…

Jamais elle n’aurait osé me donner l’ordre d’aller chez lui tous les matins.

Ce n’est pas tout, j’ai voulu épargner à Régina jusqu’à l’embarras de me dire :