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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/82

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donc offensé de ce que ma maîtresse me témoignait sa gratitude d’une façon parfaitement convenable et généreuse au point de vue de nos positions réciproques ? Sait-elle ? peut-elle savoir, supposer même… ce qu’il y a de dévoûment de toutes sortes dans ma conduite envers elle ? Ne me suis-je pas toujours dit : — dès que Régina soupçonnera le sentiment qui m’attache ici… ce jour-là je serai chassé de sa maison avec ignominie ?

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Ce matin, en revenant de chez le capitaine Just, j’ai rencontré Leporello ; je l’ai fait causer pour savoir ce que l’on disait dans le monde, du duel dans lequel M. Duriveau a été si grièvement blessé, qu’à cette heure encore l’on ne sait s’il survivra ; on s’accorde à donner à cette rencontre, selon Leporello, une cause politique, le capitaine professant, dit-on, des idées républicaines.

J’avais déjà, au sujet de ce duel, interrogé Astarté, ainsi que la femme de chambre de la marquise d’Hervieux, toutes deux, par leurs maîtresses, appartenant à des mondes différents… Leurs réponses m’ont prouvé que l’on avait la même créance sur ce duel, et que le nom de la princesse n’avait jamais été prononcé à cette occasion.

Les précautions du capitaine Just envers M. Duriveau étaient donc excellentes ; elles annonçaient un homme de beaucoup de cœur, de beaucoup de tact et de beaucoup d’esprit.

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Ce soir à dîner, le prince a été d’une humeur aigre et agressive, à l’égard de sa femme ; chose singulière, à son retour de la chasse il avait paru et il avait été, j’en