Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE XV.


révélation.


Mme Perrine et Bruyère arrivèrent bientôt auprès des ruines de l’ancien fournil ; il n’en restait que deux pans de murailles à demi écroulés, formant un angle droit. Au milieu de l’une d’elles on voyait l’orifice du four, grossièrement bouché au moyen de tuiles reliées ensemble avec de la terre ; grâce à cette précaution, cette cavité ne pouvait servir de retraite ou d’embuscade aux fouines, aux putois, aux renards, et autres implacables ennemis des basse-cours. Le lierre, les ronces, couvrant cette maçonnerie, ne laissaient apercevoir à l’éclatante clarté de la lune que le demi-cintre de briques autrefois noircies et calcinées par les tourbillons de flamme qui sortaient de la bouche du four.

À quelques pas de ces ruines, situées sur la crête de la berge, les roseaux, dont l’étang était entouré, élevaient leurs tiges déjà fanées ; au milieu d’elles apparaissait, au-dessus du niveau de l’eau, la partie supérieure d’une porte d’écluse, destinée à déverser, dans un large canal couvert de joncs, les eaux de l’étang, lorsqu’on le mettait à sec, afin de le pêcher.