et au-dessus duquel s’élevait une futaie de sapins énormes.
— C’est donc quelque grand malfaiteur que vous poursuivez ? — dit le piqueur.
Au lieu de répondre, M. Beaucadet, frappé d’une idée subite, dit au veneur :
— Dans quelle partie du bois chassez-vous ?
— Notre renard s’est rembûché dans la seconde enceinte de la vieille taille de l’Aubépin.
— N’est-ce pas dans la taille de l’Aubépin où il y a de grosses roches et où le bois est si touffu ? — demanda le sous-officier avec intérêt.
— Oui, Monsieur Beaucadet, une vraie demeure à sanglier,… pour vous servir ; un fourré si épais que mes chiens auront de la peine à y entrer.
Après un moment de réflexion, le sous-officier s’écria :
— Mon évadé doit être là-dedans plutôt qu’ailleurs. Ce matin, au point du jour, un bûcheron a vu s’enfoncer dans le taillis un particulier en guenilles dont le signalement se rapporte à celui de mon brigand ; et comme mon brigand n’osera pas filer du bois pendant le jour, je suis aussi sûr de le pincer que vous êtes sûr de pincer votre renard, père Latrace.
— Mais alors, Monsieur Beaucadet, qu’attendez-vous donc pour vous mettre en quête ?
— J’attends un de mes hommes qui doit venir m’annoncer le commencement de la battue ; alors mon brigand sera cerné de trois côtés,… et on le ra-