Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/237

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miennes… il me supplie, au nom de son amour, d’user de toute mon influence sur ma fille pour l’engager à pardonner à Scipion… Car, — ajoute le comte, — le bonheur de sa vie… son mariage avec moi, dépend de l’union de ma fille avec Scipion.

Et après une pause, Mme Wilson reprit en essuyant une larme furtive :

— Oh ! mes beaux songes d’or,… doux et chers souvenirs, avivés tout-à-l’heure encore…

Mais, s’interrompant, elle ajouta :

— Pas de faiblesses, pas de lâches regrets ; il ne s’agit pas de moi… Courage… Le comte… est d’ailleurs plus pressant que jamais,… il me supplie de fixer le 15 du mois prochain comme époque de notre mariage… Il le faut… Hier,… j’aurais hésité,… à hâter ce terme fatal qui, pour moi, ne doit arriver que trop tôt ;… Mais aujourd’hui,… — et Mme Wilson rougit comme s’il se fût agi de sa propre honte, — aujourd’hui,… la position de cette malheureuse enfant… m’ordonne de presser ce double mariage…

Puis, continuant de lire la lettre :

— À quel triste événement arrivé, ce soir même, le comte fait-il allusion ?… Il ne veut pas m’en instruire,… de crainte de m’impressionner trop vivement ;… mais demain, il me dira tout,… si je puis, comme d’habitude, le recevoir… Allons lui répondre…

Et Mme Wilson quitta sa chambre à coucher et passa dans un petit salon où elle écrivait d’habitude.

Mme Wilson terminait sa lettre au comte Duriveau,