Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/290

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— Monsieur, — dit le comte, — je vous en conjure ; si ce n’est pour vous, que ce soit au moins pour Madame ;… mettez un terme à cette scène pénible,… et, d’ailleurs, croyez-moi, les apparences sont souvent trompeuses, et…

— Ce ne sont pas les apparences qui sont trompeuses, ce sont les femmes ! — s’écria l’électeur en regardant la trop sensible Chalumeau, comme s’il eût voulu l’écraser sous ce sanglant sarcasme, — des apparences !… — reprit-il exaspéré, — des apparences !… Au bruit du coup de feu, la tête remplie de l’histoire de ce brigand que l’on poursuit, je me sauve, j’ouvre la première porte qui se trouve devant moi,… c’était la serre chaude… je la traverse… j’arrive à une rotonde où était une volière… je m’y réfugie… j’entends à travers une porte comme un frôlement et une voix de femme… Cette voix… je la reconnais : je pousse la porte, c’était un boudoir, et, dans ce boudoir. Messieurs, qu’est-ce que je vois ?… le fils de Monsieur… embrassant mon épouse…

— Je vous répète, Monsieur, — dit le comte pouvant à peine se contraindre, et jetant sur Scipion un regard terrible, — je vous répète, Monsieur, que je suis confus de tout ceci ; mais le scandale que vous faites, est en vérité déplorable !…

— Je fais du scandale !… c’est moi qui fais le scandale ? — s’écria M. Chalumeau exaspéré, — c’est trop fort !… Ah ! l’on a bien raison de dire : tel père tel fils !…

— Monsieur !