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CHAPITRE VII.


le braconnier.


La lune pure et sereine inondait l’étang d’une lumière argentée ; bientôt sur cette zone resplendissante la métayère vit se dessiner la noire silhouette d’une forme humaine, tantôt marchant debout, tantôt courbée, se glissant et s’avançant à travers les roseaux dans la direction de la ferme.

Au bout de quelques instants, Bête-puante sortit des joncs parmi lesquels il avait rampé, et gravit la chaussée où la métayère l’attendait toute tremblante.

— Martin est-il venu ? — demanda le braconnier.

La métayère, au lieu de répondre, joignit les mains et s’écria :

— Hélas ! mon Dieu !… c’est vous, Monsieur Bête-puante, je vous croyais renfoncé dans les grands bois ; vous ne savez-donc pas que M. Beaucadet et ses gendarmes…

— Martin est-il venu ? — reprit le braconnier avec impatience, en interrompant la métayère.

— Non… Monsieur Bête-puante, — répondit celle-ci, — pas encore.