Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/457

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— Dans la forêt, — me répondit Bamboche avec un sourire sinistre.

— Dans la forêt ?

— Oui, un jour il s’est quasi abattu la jambe d’un grand coup de cognée, il a tombé… le sang sortait de sa jambe comme par un robinet, et sautait à dix pas.

— Ah ! mon Dieu !

— Moi, j’avais peur, je pleurais, je criais, — dit Bamboche d’une voix émue, — j’appelais au secours de toutes mes forces.

— Hélas ! je le crois bien.

— Mon père, lui, tenait sa jambe serrée entre ses deux mains pour empêcher le sang de couler, mais ça coulait tout de même à travers ses doigts, et il me disait : petit, arrache de la mousse… apporte-m’en… vite… vite ; moi j’en arrachais tant que je pouvais et je l’apportais à mon père qui la tamponnait bien serré sur sa blessure ;… mais presque tout de suite la mousse devenait rouge…

— Le sang ne s’arrêtait pas ?

— Non… alors mon père m’a dit ; petit, apporte de la terre… humide… ça arrêtera peut-être le sang mieux que la mousse.

— Eh bien ?…

— La terre devenait tout de suite rouge comme la mousse, et puis la voix de mon père commençait à faiblir.

— On ne pouvait donc avoir de secours nulle part ?

— Des secours !… — et Bamboche haussa les