Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/10

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doute, par une petite porte du jardin qui s’ouvrait sur une ruelle déserte. Son domestique paraissait un grand homme à l’air rébarbatif.

Chaque matin, une petite porte de service recevait un panier de provisions qu’un restaurateur des environs avait été chargé de fournir, et se refermait aussitôt.

Réduits à exploiter cette seule circonstance, les curieux gagnèrent le pourvoyeur, et tâchèrent de présumer des mœurs et du caractère du colonel par l’examen des provisions qu’on lui apportait.

Malgré leur esprit inventif, les habitués du café Lebœuf ne purent asseoir aucune sérieuse hypothèse sur ces renseignements.

Le colonel semblait se nourrir d’une manière très simple et très sobre. Pourtant, quelques gens d’imagination laissèrent entendre qu’il pouvait bien manger crue la volaille qu’on lui apportait. On ne donna, pour le moment du moins, aucune suite à ces insinuations, qui ne parurent pas manquer de profondeur.

Dernière et importante remarque ! jamais le