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Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/119

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turel dans la vue de ces animaux sous verre, qui ne bougeaient pas, qui ne mangeaient pas, et qui me montraient toujours leurs dents.

Plusieurs vieux portraits se détachaient sur la boiserie grise : l’un représentait ma grand’tante, anciennement abbesse des Ursulines de Blois, figure froide, sévère, et pâle comme le bandeau de toile blanche qui ceignait son front et ses joues.

Les autres portraits me frappaient moins. C’étaient plusieurs de nos parents en costume de cour ou de guerre, appartenant aux siècles passés.

Enfin la cheminée était ornée de deux hideuses chimères vertes en porcelaine de Chine. Ces monstres étaient toujours en mouvement au moyen d’un balancier caché qui faisait en outre remuer leurs yeux rouges d’une manière effrayante.

Que l’on se figure une pauvre enfant de cinq ou six ans au milieu de ces mystérieux prodiges, et l’on concevra mon épouvante.

Mais, hélas ! ce n’était que le prélude de bien d’autres tourments. Il s’agissait, malgré les a-