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Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/155

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ce sujet, qu’elle pouvait apprécier mieux que personne.

Mademoiselle de Maran sans faire la moindre allusion aux attaques de M. de Mortagne, répondit avec une finesse, avec une adresse extrême, qu’en effet j’étais ce qu’on appelle fort peu avancée, que j’avais la tête faible, l’entendement peu développé ; qu’elle avait cru ne pas devoir me fatiguer vainement l’intelligence en me faisant donner des leçons dont j’aurais été hors d’état de profiter ; qu’ainsi je me serais nécessairement dégoûtée du travail ; elle avait au contraire voulu d’abord s’occuper de ma santé qui, grâce au ciel ! était florissante : je me trouvais donc dans une condition parfaite pour regagner le temps perdu, sans craindre les fatigues d’une application forcée. Elle termina en disant qu’avant la convocation de l’assemblée de famille, elle était résolue de me faire commencer immédiatement mes études.

M. de Mortagne m’a dit bien souvent qu’il était impossible de se défendre plus habilement que l’avait fait ma tante et de colorer sa conduite de semblants plus spécieux ; elle dé-