Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/18

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de cendrée, ce sera du gros plomb ; une autre fois, au lieu de tirer au chapeau, on tirera au visage… » Voilà, ma pauvre madame Lebœuf, où nous en sommes réduits avec le gouvernement. Vous le voyez, on vient massacrer des bourgeois paisibles jusque sur la crête des murs… les plus élevés !

— Mais c’est un assassinat ! — s’écrièrent les habitués.

— Ah ! le monstre d’homme ! — dit madame Lebœuf. — Il faut aller chez le commissaire, monsieur Godet, il faut avoir des témoins.

— C’est justement ce que je me disais, à part moi, en descendant précipitamment de mon échelle, ma chère madame Lebœuf ; oui… je me disais : — Godet, il faut que tu ailles à l’instant déposer ta plainte chez le magistrat. Mais vous allez voir comment nous sommes gouvernés. Un quart-d’heure après, j’entrais chez M. le commissaire au moment où on allumait sa lanterne… sa lanterne ! emblème dérisoire ! s’il voulait signifier la clairvoyance de ce fonctionnaire. J’apportais avec moi les