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Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/199

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concentrai sur elle le dévoûment sans bornes que la religion réclame pour tous.

Notre consécration au pied des autels fut pour moi la consécration sainte, éternelle, de notre amitié.

Je le sais, mon Dieu, la loi sacrée s’étend à tous et non pas à un seul ; mais le Seigneur, dans sa miséricorde, a dû prendre en pitié deux pauvres enfants orphelins, qui, dans leur exaltation ingénue, rattachaient leur fraternité touchante à l’un des plus imposants mystères de la religion.

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De ce jour, nos liens me parurent indissolubles ; nous faisions les projets les plus extravagants : nous ne devions jamais nous quitter, jamais nous marier, vivre comme vivait ma tante. Charmée par l’amitié, cette future existence de vieilles filles nous semblait la plus enviable du monde.

Les trois ou quatre années qui suivirent ma première communion se passèrent sans événements importants.

Mon seul chagrin était de me voir, malgré mes prières, toujours plus élégamment vêtue