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Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/221

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approuvait devait être au moins irréprochable.

Elle nous avait fait faire deux toilettes charmantes et absolument pareilles. Plus tard, je me suis demandé comment mademoiselle de Maran avait été assez généreuse pour ne pas m’affubler de quelque robe ou de quelque coiffure de mauvais goût ; cela lui eût été très facile et m’eût pour long-temps donné un ridicule, car la première impression que reçoit le monde est souvent ineffaçable… Mais une mesquine vengeance était indigne de ma tante. Elle voulait, elle fit mieux.

Si je ne craignais de désordonner les événements, en rapportant ici des choses que je n’ai pu apprendre que plus tard, on verrait qu’à cette époque de ma vie, j’étais déjà presque enveloppée dans la trame que la haine de mademoiselle de Maran avait ourdie contre moi avec une sûreté de prévision qui prouvait une bien profonde et bien fatale connaissance du cœur humain.