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Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/244

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— Oui, Monsieur, — répondis-je en jetant un regard inquiet sur mademoiselle de Maran.

M. de Lancry me salua, et, s’adressant à Ursule, il lui dit : — Puis-je espérer, Mademoiselle, que vous daignerez m’accorder la même faveur que mademoiselle de Maran, pour la seconde contredanse ?

— Sans doute, Monsieur, — répondit Ursule avec un soupir ; et, baissant la tête, elle jeta, à travers ses longs cils, un mélancolique regard sur M. de Lancry.

À ce moment, une fort jolie femme, éblouissante de pierreries, très brune, très mince, d’une tournure très élégante, d’une physionomie fière, hardie, ayant de grands yeux noirs très perçants, et un peu rapprochés de son nez, fait en bec d’aigle, s’arrêta devant nous ; elle donnait le bras à un jeune colonel anglais.

— Vous êtes bien oublieux de vos amis, monsieur de Lancry, — dit-elle d’une voix sonore et douce.

M. de Lancry se retourna vivement, répri-