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Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/249

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mier avantage, porta un dernier coup à madame de Richeville en s’écriant :

— Ah ! mon Dieu ! les beaux rubis que vous avez là, Madame ! Est-ce que ce ne sont pas ceux qui appartenaient à cette excellente duchesse douairière de Richeville ? Quel malheur qu’elle n’ait pas pu vous les voir porter ! et comme ça doit faire plaisir à M. de Richeville de vous voir parée des pierreries de madame sa mère.

Pour sentir la cruauté de la remarque de mademoiselle de Maran, il faut savoir que, selon un bruit accrédité (ce dont plus tard j’ai reconnu la fausseté !), on disait que M. le duc de Richeville avait donné à sa femme cette parure de famille lors de son mariage, et qu’en se séparant de la duchesse, il avait eu la délicatesse de ne pas la lui redemander, délicatesse que celle-ci n’aurait pas imitée en continuant de porter ces bijoux.

Tout le monde semblait atterré de la méchanceté de mademoiselle de Maran. Madame de Richeville eut assez d’empire sur elle-même pour cacher son ressentiment ; elle jeta sur ma tante un regard rempli de douceur