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Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/298

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il, — vous pourrez, Mademoiselle, préjuger de l’avenir avec autant de certitude que s’il était accompli. J’ai peu de qualités peut-être, mais j’ai toujours été loyal et sincère dans l’exécution de ma parole… J’ai toujours résolu de ne me marier qu’à une femme que j’aimerais de l’amour le plus respectueux et le plus vif… de cet amour fervent et saint qui ne ressemble pas plus aux goûts passagers de la première jeunesse, que la durée des liaisons éphémères qui en sont la suite ne ressemble à la durée du mariage ; au contraire de tout le monde, rien ne m’a toujours semblé plus romanesque qu’une union tendrement assortie… telle que je la rêvais… Pour accomplir ces vœux, il s’agit seulement de savoir ménager le trésor de félicités qui peuvent durer autant que nous… Alors on traverse avec enchantement, dans une confiance mutuelle, une vie de tendresse et d’amour, que le génie du cœur peut délicieusement varier… car, encore une fois, il n’y a rien de plus romanesque que le mariage… quand on sait s’aimer.

Je ne sais pourquoi à ce moment le souvenir de madame de Richeville traversa ma pensée.