— Ah ! ma tante ! vous êtes pour moi une seconde mère !… — m’écriai-je dans ma joie, en embrassant Mademoiselle de Maran avec effusion.
— Ah ! ah ! ah ! entendez-vous cette folle ? — dit ma tante en riant aux éclats, de son rire strident et moqueur ; une seconde mère !…
Hélas ! j’avais blasphémé en donnant à Mademoiselle de Maran le nom d’une mère… Dieu devait m’en punir cruellement…
Le soir, à neuf heures, Gontran revint avec son oncle, M. de Versac. Il annonça officiellement à ma tante que le roi avait eu la bonté de permettre de substituer son titre de duc et sa pairie à M. de Lancry lorsque ce dernier se marierait.
— Ce qui fait qu’un jour vous serez duchesse, ce qui est certes fort agréable, quand on joint à cela plus de cent mille livres de rentes, — dit Mademoiselle de Maran. — Puis elle ajouta :
— À propos de rentes, j’ai fait fermer ma porte ce soir. Nous avons à causer contrat avec M. de Versac. Les amoureux n’ont rien à y