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Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/331

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Je viens au nom d’un de nos amis communs, M. de Mortagne.

— Est-il donc ici, Madame ?

— Hélas ! non ; et, quoiqu’il soit attendu d’un moment à l’autre, je ne puis rien encore vous dire de son mystérieux voyage… mais je sais tout l’intérêt qu’il vous porte… Il y a huit ans… en sortant de sa dernière entrevue avec mademoiselle de Maran, il m’a tout raconté… le conseil de famille, la scène avec votre tante, lorsqu’il vous prenait dans ses bras et vous apporta dans la chambre de mademoiselle de Maran, malgré les aboiements de Félix. J’entre dans ces détails pour vous prouver que cet homme, le plus généreux des hommes, avait en moi une confiance absolue… C’est au nom de cette confiance… que je viens vous demander la vôtre, Mademoiselle…

— La mienne… Madame ?… vous ?

J’accentuai tellement ce mot — vous, — que madame de Richeville sourit amèrement et reprit :

— Pauvre enfant, si jeune encore ! croiriez-vous déjà aux calomnies du monde ? au-