Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/34

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— Monsieur Godet, ayez pitié de nous ! — dit madame Lebœuf.

Le rentier, après avoir joui un moment de l’impatience générale, dit enfin d’un ton sépulcral : — Nous arrivons. Ah ! messieurs…

— Mais dites donc !

— Nous arrivons au cimetière du Père-Lachaise.

— Au cimetière du Père-Lachaise !!! — répéta l’assemblée avec un accent d’horreur et d’effroi.

Madame Lebœuf fut si troublée qu’elle se versa un verre de rhum pour se remettre de son émotion.

— Eh ! que pouvait-il aller faire au cimetière à cette heure ? Dieu du ciel ! — s’écria la veuve après avoir bu.

— Vous allez le voir, messieurs, vous n’allez que trop le voir. Nous arrivons à la porte du cimetière. Elle était fermée, bien entendu, ainsi que cela se doit dans le champ du repos, pour que rien n’y trouble la paix de la tombe de chacun. Alors notre homme, c’est-à-dire l’homme, car je repousse toute complicité, toute communauté avec un pareil monstre,