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Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/345

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aviez fait sur lui une vive impression, devait faire demander votre main… Je sentis le danger que vous couriez. À la sortie de l’Opéra, je vous dis : Pauvre enfant, prenez garde ! Je ne voulais pas me borner à cet avertissement stérile… Ce que je vous dis aujourd’hui, je voulais vous le dire avant que M. de Lancry n’eût fait impression sur votre cœur ; doué des avantages qu’il réunit, favorisé par votre tante, il devait vous plaire… Malheureusement, le lendemain de cette représentation de l’Opéra, j’ai été souffrante, puis je suis tombée assez gravement malade pour ne pouvoir donner de suite à mon projet… Dans cette extrémité, je m’ouvris avec toute confiance à madame de Mirecourt ; une femme de mes amies, qui voit souvent votre tante ; je la chargeai de tâcher de vous parler en secret, afin de vous éclairer sur le mariage qu’on voulait vous faire faire, et de vous supplier d’attendre le retour de M. de Mortagne. Votre tante se méfiait de madame de Mirecourt ; elle savait notre liaison, elle l’empêcha de se trouver seule avec vous… Alors je maudis encore davantage les souffrances qui me retenaient chez moi. Chaque jour votre