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Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/370

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prisons et dans les bagnes, où il se faisait dévaliser par messieurs les voleurs et messieurs les assassins qu’il embrassait de toutes ses forces, et les appelait ses frères, s’il vous plaît ! ce qui était bien agréable pour sa famille. Joignez à cela que ce vilain homme, en sortant de ces baisers de Judas, avait l’inconvénient de vouloir toujours vous embrasser sous le moindre prétexte d’amitié ou de parenté, ni plus ni moins que si vous aviez été un de ses chers frères les galériens.

— Mais, Madame, il a fondé, dit on, dans l’une de ses terres, un hospice pour les pauvres !

— Eh ! je le sais bien, c’était une abomination de plus !

— Comment cela, Madame ? — dit Gontran.

— Il avait fondé cela pour avoir le droit de tyranniser un tas de vieux vagabonds qui ainsi dépendaient complètement de lui. On n’a pas l’idée des imaginations de ce vilain homme pour torturer ces pauvres gens. Pour se divertir, il leur faisait manger des loups, des rats et des chauves-souris ; il les battait comme plâ-