Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/46

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bois, du Vampire, — ajouta la veuve Lebœuf.

— Saperlotte ! la jolie créature ! — dit M. Godet.

— Ça… une belle femme… ça n’a pas plus de prestance que rien du tout, — dit madame Lebœuf en se rengorgeant.

— Je parie que c’est la femme qui porte des odeurs et qui n’affranchit pas ses lettres ! — s’écria M. Godet après quelques minutes de réflexion.

— L’Anglaise ? Mais vous n’avez donc pas vu comme elle était habillée, monsieur Godet ? — reprit la veuve en haussant les épaules avec un air de supériorité écrasante. — Ça une Anglaise ! mais il n’y a rien de plus facile à reconnaître qu’une Anglaise. Il n’y a qu’à voir la manière dont elle s’habille. C’est bien simple : en toute saison un bibi en paille, un spencer rose, une jupe écossaise, des brodequins vert clair ou jaune citron ; avec cela presque toujours les cheveux rouges : témoin les Anglaises pour rire, aux Variétés. C’est une pièce qui ne date pas d’hier, et qui a de l’autorité, puisque ça se joue en public. En-