Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous me trouverez intraitable lorsqu’il s’agira de céder à un caprice.

— Un caprice !… Gontran… mon Dieu !… un caprice !!!

— L’exagération d’un sentiment très louable vous empêche de juger nettement cette question.

— Mais mon cœur se révolte… malgré moi ; que puis-je faire ?…

— Eh bien ! puisque les raisons, puisque les prières ne peuvent rien sur vous, — s’écria M. de Lancry en courroux, — je vous déclare que si vous ne consentez pas à m’accompagner chez mademoiselle de Maran ; je découvrirai la demeure de M. de Mortagne ; je connais sa bravoure, je sais que malgré sa résolution de ne pas se battre, il est des outrages qu’il ne souffrira pas… et si vous m’y forcez par votre refus, je…

— Ah ! c’est affreux… Gontran… j’irai chez mademoiselle de Maran, — dis-je en pleurant et en prenant la main de mon mari entre les miennes presque avec effroi, et comme pour l’arracher à un grand danger.

On frappa à la porte du salon où nous étions,