Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/223

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raient, il se retourna au moment où moi et madame de Richeville nous nous levions.

— Vous vous en allez de là ? — me dit-il ; — voulez-vous mon bras ?

Sans lui répondre, je me pressai contre madame de Richeville.

— À propos, madame la duchesse, — dit M. Lugarto en laissant tomber ses paroles une à une, et en suivant du regard l’effet qu’elles produisaient, — j’ai une question assez insignifiante à vous adresser. Y a-t-il longtemps que la vieille mademoiselle Albin a été au village de Bory en Anjou chez le fermier Anselme ?

Madame de Richeville resta stupéfaite, rougit et pâlit tour à tour, comme la princesse Ksernika avait pâli et rougi la veille.

M. Lugarto me regardait d’un air triomphant.

Tout-à-coup ses traits changèrent d’expression ; son impertinente audace disparut sous un masque d’humilité forcée ; il salua deux fois, avec une obséquieuse politesse, une personne que je ne pouvais voir :

Je me tournai : c’était M. de Rochegune.